Comment échouer un projet numérique ?

Comment échouer un projet numérique ?

Un expert, c’est quelqu’un qui a déjà commis toutes les erreurs. De temps en temps, je me retourne sur mon passé et je réévalue les différentes situations que j’ai pu rencontrer. C’est ainsi que je fais le point sur quelques dossiers qui ont été compliqués à gérer, dont un que j’admets considérer comme un échec.

✔️ Le cas du pivot

Ce que j’appelle un “pivot”, c’est lorsque le besoin change brutalement alors qu’il a déjà été spécifié. J’ai rencontré ce cas dans des projets de startups, où l’agilité a été poussée à un tel degré qu’un prestataire de développement, retenu après consultation, doit réaliser un logiciel qui n’a rien à voir avec le cahier des charges initial. J’ai également vu des pivots décisionnels dans des entreprises matures, lorsqu’une décision de développement est soudainement annulée et tombe aux oubliettes alors que les travaux ont démarré.

✔️ La lacune opérationnelle

Les cas de lacune opérationnelle sont fréquents. Sous ce terme, je désigne le projet de transformation numérique, pour lequel les ressources humaines ne sont pas libérées. Chacune des tâches consomme du temps et nécessite une équipe de personnels référents. Souvent, je vois une volonté stratégique marquée de réaliser un changement numérique mais, au moment de le mettre en œuvre, les personnes n’ont pas le temps, ne sont pas disponibles, sont affectées à d’autres priorités, voire sont en congé. Oui, j’ai déjà vu un établissement échouer  à changer de logiciel pour cette raison.

✔️ Le manque de gouvernance

Ce cas d’échec est proche du précédent, mais la lacune se situe dans la volonté d’amener le projet à son terme. Par exemple, il m’est arrivé de croiser une entreprise qui bénéficiait d’une subvention à la transformation numérique. Mais au-delà du souhait de toucher ces fonds, le dirigeant n’avait aucune vision et aucune disponibilité pour engager des travaux.

✔️ La mauvaise relation avec un prestataire

Dans la relation avec le prestataire, nous sommes trois : l’entreprise, le prestataire et moi. Il m’est arrivé de vivre des relations de mauvaise qualité, liées à des causes diverses : incompatibilité de caractères, incompréhension du mode de pensée, divergence d’interprétation… Certes, mon rôle consiste à fluidifier cette relation et à assurer toutes les traductions pour que tout le monde parvienne à un même point de vue. Néanmoins, il m’est arrivé que ces dissensions dépassent ma capacité à arrondir les angles. Au final, un livrable de mauvaise qualité, tout le monde était fâché et l’entreprise a dû reprendre le projet de zéro. Bref, un fiasco !

Fort de mon expérience, j’ai appris à poser dès le début d’un projet les conditions de sa réussite : une volonté claire dans la tête du dirigeant et la capacité à dégager des ressources. Je m’assure ensuite que la vision que nous construisons ne change pas trop, puis j’inclus dès que possible les prestataires dans la réflexion pour qu’ils soient imprégnés du projet.

De la sorte, les échecs passés construisent les réussites futures, les vôtres… Cercle vertueux, vous ne trouvez pas ?

Numériquement vôtre,

Monsieur Projets Numériques 🌟

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